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Dre72
A propos de Roger Schank
Autre
« enfant terrible » du monde de
l’Intelligence Artificielle, Roger Schank est mathématicien de
formation
(Carnegie Mellon), mais décide presque immédiatement de
s’intéresser à la
linguistique et termine son Ph.D dans cette discipline en 1969 à
l’Université
du Texas. Tout en structurant le département de linguistique de
cette
université, il participe au développement de PARRY et
ELIZA, des programmes qui
simulent respectivement un patient paranoïde et un médecin
psychiatre. Ce
travail développé sous la direction du psychiatre Kenneth
Colby alimentera la
controverse bien compréhensible sur la pertinence des
modèles de l’Intelligence
Artificielle. C’est particulièrement à cette occasion que
Weizenbaum[WEIZENBAUM 1976] comme Dreyfus[DREYFUS 1972]
critiquèrent de
manière convaincante l’objectif de réduire l’esprit
à une machine de traitement
de l’information. Ils pensent qu’une partie de
« l’information traitée par
l’Homme » est kinesthésique, et qu’en
conséquence on ne peut pas
appréhender l’impact émotionnel du toucher d’une main sur
une autre si on est
dépourvu de main! Cette controverse permet de mieux situer
l’Intelligence
Artificielle telle que nous la voyons : une technique s’inspirant
des
modèles de raisonnement attribués à l’Homme pour
résoudre automatiquement des
problèmes qui ne se prêtent pas facilement à une
modélisation stricte. Schank
fait partie des « extrémistes » de l’IA,
qui prétendent modéliser
correctement le raisonnement de l’Homme dans une machine. Cet
extrémisme le
mène à pousser ses thèses au maximum, et permettra
de faire émerger les
fondements du Raisonnement basé sur les Cas. C’est ainsi
qu’à contre-courant
des travaux sur les syntaxes et grammaires (Chomsky notamment), Schank
propose
une approche essentiellement conceptuelle de la compréhension du
langage
naturel. « Oublier les mots au profit des
concepts... ». Après un
essai malheureux avec le programme MARGIE comme Memory, Analysis,
Response
Generation in English, qui démontra l’impossibilité de
découvrir de manière
absolue la sémantique d’une phrase, et à l’occasion de
son arrivée à Yale
University, il précisa la notion de script avec le professeur de
psychologie Robert
Abelson. C’est sur ces idées que SAM (Script Applier Mechanism)
devint le
premier système de traduction automatique opérationnel.
Le concept de script se
révèle puissant pour exprimer des connaissances acquises
représentées
conceptuellement.
@BOOK{Wei76,
author="Joseph Weizenbaum",
title="Computer Power and Human Reason",
publisher="San Francisco: W H Freeman",
year=1976}
@BOOK{Dre72,
author="Hubert L. Dreyfus",
title="What computers Can't Do: A critique of Artificial Reason",
publisher="New-York: Harper & Row",
year=1972}
@BOOK{SchCol73,
editor= " Roger Schank and Kenneth M. Colby",
title="Computer Models of Thought and Language"
publisher= "San Fancisco: W H Freeman",
year= 1973}