Note
Ces trois diagrammes représentent la même information, même si le premier est beaucoup plus lisible pour l’humain que le troisième.
RDF mets l’accent sur la lisibilité par les machines, on se focalise donc plus sur la structure du troisième schéma, mais cette complexité apparente est surtout une question de présentation.
RDF définit :
Toute information en RDF est représentée par un triplet,
signifiant qu’une chose est en relation avec une autre.
Exemple :
Le laboratoire LIRIS (sujet)
a pour membre (prédicat)
Pierre-Antoine Champin (objet)
Les choses sont nommées par des IRIs :
On peut représenter ceci graphiquement :
Dans RDF, les URIs ne sont utilisés que comme des identifiants opaques.
Les représentations qui sont éventuellement accessibles via ces URIs (par déréférencement) n’ont aucune influence sur leur sémantique.
Notons que le mouvement Linked Data préconise une utilisation particulière des URIs dans laquelle les réprésentations doivent être cohérentes avec la sémantique. Cependant cette contrainte n’est pas inhérente à RDF.
Pour simplifier les notations, on définit des préfixes courts correspondant à des préfixes d’IRI :
liris: →
http://liris.cnrs.fr/#
foaf: →
http://xmlns.com/foaf/0.1/
champin: →
http://champin.net/#
On utilise ensuite des noms préfixés :
liris:lab foaf:member champin:pa
et également sous forme graphique :
On peut également lier une ressource à une donnée typée (chaîne de caractère, entier, réel…), nommée un littéral.
champin:pa foaf:name "Pierre-Antoine Champin"
Traditionnellement, on représente les littéraux par des nœuds rectangulaires :
Enfin, RDF permet de parler d’une ressource sans connaître son IRI. Cela revient en logique à utiliser une variable quantifiée existentiellement.
(quelque chose) foaf:name "Stéphane Derrode"
On parle alors de nœud muet (par analogie aux variables muettes).
Graphiquement, on représente cette ressource par un nœud vierge (blank node).
Un ensemble de triplets forme un graphe orienté étiqueté.
En informatique, la sémantique d’un langage est souvent définie par les inférences (déductions) qu’on peut faire avec ce langage.
La structure du graphe permet de faire un minimum d’inférence, sans même avoir besoin de connaître le vocabulaire.
Indication
Par analogie, de l’arbre XML <a b="foo" c="bar"/>
,
on peut « inférer » l’arbre <a c="bar" b="foo"/>
sans même connaître la sémantique des balises ou des attributs,
car l’ordre des attributs n’est pas significatif.
On peut déduire d’un graphe n’importe quel sous-graphe.
Si :
alors :
Un triplet qui n’est pas donné n’est pas considéré comme faux, mais comme inconnue (i.e. peut-être vrai, peut-être faux).
On ne peut donc rien déduire de l”absence d’un triplet / d’une information.
→ dans le contexte du Web, l’information dont on dispose est toujours partielle.
Exemple : Arthur peut-il voler ? Sachant que :
→ la sémantique de RDF ne peut pas capturer la notion de valeur par défaut
(e.g. «Les oiseaux volent (en général). Les autruches sont des oiseaux qui ne volent pas.»)
Note
Il existe des systèmes de logique capable de gérer des valeurs par défaut.
Mais pour RDF, le choix a été fait de se baser sur la logique classique.
On peut remplacer n’importe quel nœud par un nœud muet.
Si :
alors :
On peut « éclater » n’importe quel nœud muet.
Si :
alors :
Bien sûr, des inférences supplémentaires peuvent être faites en prêtant une sémantique particulière aux IRIs utilisés dans le graphe.
Par exemple, si :
et si frère est connnue pour être une relation symétrique et transitive, alors (entre autres) :
On verra plus tard des langages (RDF-Schema, OWL) permettant de définit la sémantique de certains IRIs.
Mais ces langages ne peuvent pas remettre en cause les inférences présentées ci-avant.
Indication
Analogie : lorsqu’on définit un format XML, on prête une sémantique particulière aux éléments et attributs de ce format, mais on ne peut pas prêter de sémantique à l’ordre des attributs ;
- sémantiquement, ce ne serait plus du XML,
- pragmatiquement, les outils standards (analyseur syntaxique, sérialiseurs) ne permettraient pas de contrôler cet aspect de la syntaxe.
Note
Dans cette section, on illustre chacune des syntaxes concrères avec l’exemple de graphe donné plus haut.
Syntaxe: | http://www.w3.org/TR/rdf-syntax-grammar/ |
---|---|
Valideur: | http://www.w3.org/RDF/Validator/ |
<rdf:RDF xmlns:rdf="http://www.w3.org/1999/02/22-rdf-syntax-ns#"
xmlns:foaf="http://xmlns.com/foaf/0.1/" >
<foaf:Group rdf:about="http://liris.cnrs.fr/#lab">
<foaf:member>
<foaf:Person>
<foaf:name>Stéphane Derrode</foaf:name>
<foaf:knows
rdf:resource="http://champin.net/#pa"/>
</foaf:Person>
</foaf:member>
<foaf:member>
<foaf:Person rdf:about="http://champin.net/#pa">
<foaf:name>Pierre-Antoine Champin</foaf:name>
</foaf:Person>
</foaf:member>
</foaf:Group>
</rdf:RDF>
Syntaxe: | http://www.w3.org/TR/turtle/ |
---|---|
Valideur: | http://www.rdfabout.com/demo/validator/ |
PREFIX foaf: <http://xmlns.com/foaf/0.1/>
PREFIX champin: <http://champin.net/#>
liris:lab
a foaf:Group ;
foaf:member champin:pa, _:sd .
champin:pa
a foaf:Person ;
foaf:name "Pierre-Antoine Champin" .
_:sd
a foaf:Person ;
foaf:name "Stéphane Derrode" ;
foaf:knows champin:pa .
PREFIX foaf: <http://xmlns.com/foaf/0.1/>
PREFIX champin: <http://champin.net/#>
liris:lab
a foaf:Group ;
foaf:member champin:pa, [
a foaf:Person ;
foaf:name "Stéphane Derrode" ;
foaf:knows champin:pa .
] .
champin:pa
a foaf:Person ;
foaf:name "Pierre-Antoine Champin" .
RDFa est une utilisation d’attributs (existants ou supplémentaires) de (X)HTML pour y inclure du RDF (à la manière des micro-formats) :
Syntaxe: | http://www.w3.org/TR/rdfa-primer/ |
---|---|
Valideur: | http://check.rdfa.info/ |
Distiller: | http://www.w3.org/2012/pyRdfa/ |
<p prefix="foaf http://xmlns.com/foaf/0.1/"
about="_:sd">
<span property="foaf:name"
>Stéphane Derrode</span>
est membre du
<a rev="foaf:member" href="http://liris.cnrs.fr/#lab"
>LIRIS</a>.
Il connaît
<span rel="foaf:knows" href="http://champin.net/#pa">
<span property="foaf:name"
>Pierre-Antoine Champin</span>,
un autre membre de
<span rev="foaf:member" href="http://liris.cnrs.fr/#lab">
ce laboratoire.</span>
</span> </p>
Syntaxe: | http://www.w3.org/TR/json-ld-syntax/ |
---|---|
Valideur: | http://json-ld.org/playground/ |
{ "@context" : { /* ... */ },
"@id": "http://liris.cnrs.fr/#lab",
"@type": "Group",
"member": [
{
"@id": "http://champin.net/#pa",
"@type": "Person",
"name": "Pierre-Antoine Champin"
},
{
"@type": "Person",
"name": "Stéphane Derrode",
"knows": "http://champin.net/#pa"
}
]
}
RDF* est une extension de RDF proposée par Olaf Hartig, dans laquelle les triplets sont des objets de premier niveau, qui peuvent à leur tour être sujet ou objet d’un triplet.
liris:lab foaf:member champin:pa.
<<liris:lab foaf:member champin:pa>> :as "Associate professor";
:since "2003-09-01"^^xsd:dateTime.
Cette possibilité d’annoter les arcs existe dans les bases de données graphes telle que Neo4J. RDF* cherche à créer une convergence entre le Web Sémantique et ces bases de données.