Mon activité de recherche reste ancrée dans le domaine de la modélisation géométrique, avec une approche pluridisciplinaire qui m’a souvent amenée à collaborer avec d’autres disciplines (Astrophysiciens, Paléoanthropologues, Historiens, Urbanistes, Géographes, etc). Depuis 2008, mes activités de recherche se concentrent de plus en plus vers le traitement de données urbaines, et en particulier leur géométrie, leur topologie mais aussi la sémantique liée . Cette thématique donne lieu à de nombreux projets ainsi qu’à un ensemble de publications. Cette activité a été considérablement renforcée ces dernières années avec mon arrivée à Lyon. Ces recherches sont en effet pleinement en phase avec le LabEx IMU (Intelligence des Mondes Urbains) et l’écosystème Lyonnais (Tubà, Lyon métropole, entreprises, etc.).
Ma recherche s’articule autour de trois axes, le premier prenant de plus en plus de place dans mon projet de recherche.
Le premier axe porte sur les modes de représentations et la dynamique de la ville. Cette thématique, ancrée entre modélisation géométrique et géomatique amène à proposer de nouveaux algorithmes de traitement de données, afin de permettre une meilleure compréhension de phénomènes spatio-temporels. La donnée est géométrique (en général 3D) et possède une sémantique et topologie liée. Les traitements des données amènent à proposer de nouveaux algorithmes, prenant en compte la géométrie et la topologie, souvent basés sur des règles « métier » qui permettent de guider les modifications et de décrire le passage entre modes de représentations. Les mises en application peuvent par exemple se trouver dans le couplage de modèles (simulation) ou pour la visualisation. On retrouve aussi ces problématiques dans les travaux que j’ai menés sur le couplage de modèles de simulation du CEA ou dans les méthodes d’ingénierie inverse que nous avons proposées. L’évolution des données dans le temps et dans l’espace m’a aussi amenée à proposer des outils de « mesures de la ville ». Ces mesures peuvent se faire sur une version ou même entre différents états d’un même espace. La mise en application est par exemple la mesure du changement de la ville ou la mesure de l’impact d’un nouveau bâtiment sur un skyline, sur la composition de la vue, ou sur la simulation de l’ensoleillement ou des ombres induites.
Le deuxième axe est original dans le cadre de la recherche académique Française. Il porte sur l’ échange de données et en particulier en utilisant les normes et standards . Dans ce cadre, je participe à l’élaboration de normes et standards au sein de l’ISO TC/211 et de l’Open Geospatial Consortium (OGC) . En particulier, l’OGC regroupe plus de 450 entreprises, organismes d’états et centres de recherches internationaux. Je suis l’un des seuls académiques Français à porter cet effort de standardisation dans ce domaine. Mon rôle consiste à élaborer au sein de groupes de travail de nouveaux standards comme par exemple le futur CityGML 3.0 pour représenter les données de la ville ou 3DPs pour échanger ces données 3D dans le cadre de visualisation par exemple dans un navigateur Web. J’effectue aussi une veille qui me permet de proposer des positionnements originaux liant 3D, interopérabilité et géo-spatial dans l’ensemble de mes recherches.
Le troisième axe porte sur les déformations d’objets 3D . Ces déformations sont induites par des codes de calculs ou doivent être captées dans des séries d’image (bi ou tridimensionnelle). Les mises en application ont par exemple eu pour cadre la mission Rosetta de l’ESA ou la recherche d’endocrânes pour des Anthropologues.
Ces axes permettent de répondre pleinement aux besoins liés à l’urbain, en particulier pour l’évolution de la ville où les modes de représentation, la dynamique de la ville, la simulation de phénomènes physiques et l’interopérabilité permettent d’aborder les problèmes complexes que nous avons à gérer dans nos projets de recherche.
Afin de structurer mes recherches, j’ai proposé en 2012, à mon arrivée au LIRIS de mettre en place un projet autour de cette thématique nommé V-City . Ce projet permet de fédérer un grand nombre de projets que j’avais à mener autour d’outils (décrits par la suite). Il est ainsi possible d’utiliser le socle commun de connaissance afin que nous puissions nous consacrer pleinement à la résolution de verrous scientifiques. Aujourd’hui, le projet V-City que je dirige s’appuie sur environ 60 mois de Recherche et développement par an, soit environ 5 personnes à plein temps. Plus d’informations sont disponibles sur le site web du projet Vcity.